Ils sont là, un à un, ils arrivent, discrètement. On les perçoit, mais on ne dit rien, leur seule présence veut tout dire, on le sait. La vie continue, comme d'habitude, rien n'est encore changé, il n'est pas encore parti, l'Absence peut encore attendre.
Il y eut tout d'abord le retour au travail, puis les infos qui rentrent petit à petit, l'une annulant l'autre, perpétuant cette incertitude constante qui fait partie de notre vie. Puis, il a ressorti ses bottes sable... Ce matin, deux immenses boîtes sont parties avec une partie de ce qu'il emporterait avec lui, si ce n'était qu'elles le précéderont cette fois.
Bientôt, dans dix jour exactement, ce sera le coup de pratique. Pas l'Absence, la vraie, mais l'avant goût, pour nous remettre tous dans le bain que l'on occupera pour presque toute l'année. Avant de la vivre pour vrai, avant d'avoir l'expérience, je grognais contre ce vol de temps. Je me disais qu'ils n'avaient pas besoin d'aller faire semblant et que l'on aurait gagné à passer ce temps ensemble. Assez rapidement, j'ai changé d'avis. Cette séparation pré-Absense, elle nous prépare, elle nous renforce. C'est un peu nos premiers pas dans nos nouvelles bottes...
Maintenant, je ne redoute pas ce qui nous attend, j'ai hâte qu'il soit rendu, que l'on sache vraiment ce qui l'attend pour son si long séjour. J'ai hâte d'être en janvier, car on saura ce qu'il y a à savoir. Puis j'ai hâte au mois d'août, pouvoir retrouver notre vie de famille, malgré tous les ajustements qui devront être subis, avant, pendant, après toute cette aventure.
Je n'ai pas d'inquiétude face à ce qui m'attend ici, car je ne ferai que continuer, tenir le fort, en attendant qu'il ait terminé. Je peux le faire, sans problème, sans rechigner, sans vouloir plus que ce que je ne peux avoir... Tant qu'il revienne...
Sur ce... peut-être à demain.
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