samedi 6 mars 2010

Retour iminent

On se prépare, c'est l'heure, car il ne reste plus que quelques jours avant la fin de cette Absence. Chaque fois, on se retrouve pris entre la grande joie de cette libération, ce retour à notre vie normale et cette angoisse de la collision de deux réalités si différentes.

Depuis près de deux mois, il vit là bas ce que l'on ne sait pas, il y a dans sa vie, une part d'inconnu qui doit le rester, une part qu'il ne mentionne pas. Je ne parle pas d'horreurs que l'on craint souvent au centre de cette vie de verdure, je parle de sa vie qu'il néglige de mentionner au cours de nos conversations au profit de celle qu'il manque ici et qu'il tente toujours d'attraper au vol.

De son bout du monde, il garde toujours un semblant de pied dans notre réalité, ici, la facilité que nous avons à palper la réalité à travers notre relation virtuelle vient fort probablement du fait que c'est ainsi que l'on a commencé. C'est sur les touches d'un clavier qu'il m'a abordée, c'est avec les yeux qu'il a entendu mon premier bonjour, ma première claque aussi fut virtuelle. On sait s'aimer et s'engueuler virtuellement, on sait être ensemble de loin, c'est même parfois plus facile ainsi.

Comme le Cocon est le coeur de notre existence, les conversations se tiennent toujours de ce côté du monde, son côté demeure passablement invisible. Malgré tout, il ne peut tout savoir d'ici, il vit un manque de nous, un manque de cette vie qu'il a laissée ici et à son retour, il doit se remettre à jour, il nous faut réapprendre à vivre ensemble. Il doit retrouver sa place et je dois lui céder celle que j'ai été forcée de remplir, celle que l'habitude rend confortable.

Nous avons vécu une longue trêve l'an dernier, avons eu le temps de remplir nos réserves de vie de famille, la prochaine année sera tout à fait différente et je passerai beaucoup de temps à reprendre cette place qu'il laissera puis reprendra à quelques reprises.

Je me souhaite d'embrasser cette année à travers tous ses rebondissements, de savourer tous les bons moments et de surmonter toutes les épreuves, parce que c'est notre vie.

Sur ce, je vous dis à demain... Peut-être...

3 commentaires:

  1. C'est vrai que ce ne doit pas être évident pour lui de manqué des moments de la vie familiale...

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  2. Ce que tu as écris me touche bcq. Je n'ai pas d'enfants encore, mais je sais que cette réalité fera partie de ma vie un moment donné. Je me reconnais dans tes mots. J'espère simplement savoir garder la tête haute lorsque mon tour viendra.

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  3. @coccinelle, Je te le souhaite, pour moi, c'est passablement facile, pour d'autres, insurmontable... Je crois que c'est beaucoup une question de perception.
    On a envie d'être avec eux, on en a pas «besoin», on peut survivre, ce n'est pas toujours facile, mais c'est notre vie...
    Bonne chance!

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