mercredi 9 juin 2010

P.I. où Le Moment de Vérité

Hier, à 13h, c'était l'heure de se rendre au plan d'intervention ayant pour but de réunir tous les acteurs de soutien dans la comédie dramatique qu'est la vie scolaire de NounoursPremier. C'était un moment que j'attendais, autant que je le redoutais. C'est avec une boule dans la gorge et le corps entier prêt à s'effondrer que je me suis assise à cette table où tout allait se jouer.


L'Homme, lui, il n'est pas moi, il ne semble pas être affecté par la situation, il ne tremble pas, il est plutôt allé à reculons et serait porté à avoir envie de faire des reproche à notre mini plutôt que d'essayer de voir ce qu'il pourrait faire pour l'aider, si je n'étais pas là pour remettre les pendules à l'heure.


Le bilan n'est pas trop sombre, il y a toujours de l'espoir. Notre grand garçon ne manque pas de géni, il ne manque pas de sagesse, ni de volonté. Il manque de compréhension, pas parce que les autres ne tentent pas tout ce qui est en leur pouvoir pour le comprendre, mais parce qu'il n'est pas encore en mesure de se faire comprendre, ni de se comprendre lui-même.


Je me reconnais beaucoup en ce qu'il a l'air de vivre, petite, je n'avais pas de trouble de langage, mais il faut croire que ce trouble n'est pas sa seule faiblesse, il est aussi mon fils. Le fils de celle qui voulait disparaître au fond de la classe, celle qui croyait qu'elle aurait dû déjà savoir tout ce que le professeur racontait, celle qui ne comprenait pas toujours, mais qui s'arrangeait pour que cela ne paraisse pas. Celle qui frôlait souvent l'échec, juste parce qu'elle n'aurait jamais osé lever la main pour poser une question.


Il est le fils de celle qui figeait aussitôt qu'on lui mettait la pression de produire, là là, maintenant, tout de suite. Celle qui faisait faire les dessins de ses devoirs par sa mère, parce que les siens n'auraient pas été assez beaux...


Pourquoi, malgré le fait que j'ai toujours tout fait pour éviter que mes enfants ne ressentent ce sentiment de ne pas être à la hauteur, pourquoi est-ce qu'il semble être exactement comme j'étais? Comment se peut-il qu'il ne soit pas différent? Comment peut-il me ressembler à ce point, alors que nous n'avons pourtant rien en commun en dehors de ce visage qui est pour un, le reflet de l'autre.


J'ai un été devant moi pour faire de lui ce que je n'ai jamais réussi à être, j'ai un été pour lui apprendre qu'il ne doit rien savoir, mais qu'il peut tout apprendre. Un été pour faire de lui le début du grand homme que je sais qu'il sera un jour. Un été pour l'aider à ouvrir ses ailes et lever la tête bien haut.


Je l'aime mon grand...


Sur ce, je vous dis peut-être à demain.

2 commentaires:

  1. Et toi je suis sur que tu seras à la hauteur pour aider ton fils!
    Attention à toi!

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  2. Merci :) je vais faire de mon mieux... c'est la moindre des choses...

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