lundi 31 janvier 2011

Permettez d'aborder le triste thème de la semaine...

Le thème de la semaine, le Suicide... Je n'ai pas vraiment l'habitude d'aborder un thème, surtout pas quelque chose d'aussi sombre. Mais je n'ai pas non plus l'habitude de faire semblant.

À force d'en entendre parler partout, de lire là dessus partout, je sens l'importance de faire mon petit bout de mon côté aussi. C'est pourquoi, je vous parlerai de ce que j'en pense.

Je peux commencer en disant que j'ai détesté mon adolescence, si je devais revivre ma vie, je voudrais, plus que tout, passer par dessus cette période. J'ai vécu, entre 10 et 20 ans, les pires années de ma vie. Je me souviens m'être fait dire à de si nombreuses reprises, que c'était sensé être le plus beau temps de ma vie... Je ne comprends pas pourquoi on dit ces idioties à des enfants.

Il est vrai que tout est payé par nos parents, que nous ne devons pas prendre les décisions, faire les paiements, ni aller travailler. Mais, enfants et adolescents, nous devons faire ce qu'on nous dit, travailler fort à l'école, sans comprendre tout l'enjeu. On doit vivre en société avec d'autres enfants, qui sont, disons-le, les personnes les plus méchantes de l'univers.

J'ai été ridiculisée, bardassée, isolée, je me sentais seule, j'avais peur. Mon manque de compréhension globale de ce qu'était la vie, me donnait l'impression, à 15 ans, que j'avais déjà échoué là où il était capital de réussir. Je n'étais la meilleure en rien, je n'étais pas populaire, mis à part pour être le bouc émissaire, la risée.

Je ne voulais pas mettre fin à mes jours, mais j'avais décidé que si je ne m'en sortais pas, je tirerais la plogue.

Je ne savais pas qu'un jour, ce que je désirais plus que tout, je l'aurais, je croyais qu'il serait pratiquement impossible d'y arriver. J'ai serré les dents, me préparant à affronter encore des années de souffrance, de solitude. Mais j'ai eu la chance de déménager, de redémarrer ma vie, tranquillement, ailleurs. Puis, la vie adulte est enfin arrivée.

Ma vie n'a rien du conte de fée, mais les cartes se sont placées, tout est arrivé, comme il se devait. Après avoir souffert, après avoir mouillé mon oreiller, soir après soir, après avoir survécu, j'ai rencontré, bien malgré moi, celui qui allait me donner ce dont j'avais besoin.

J'étais une mère sans enfant, j'étais dans l'impossibilité de croire qu'un jour, j'aurais les bras pleins. Aujourd'hui, mon coeur est dix fois plus grand, j'ai tout ce dont je rêvais, une famille, un Cocon bien à moi, et un regard sur la vie tellement moins angoissé.

Je déteste l'adolescence, période où notre vision de la vie est tellement déformée. Tellement d'attentes, tellement d'inconnu, tellement de craintes et de déceptions. Aujourd'hui, mon seul souhait, savoir aider mes minis à traverser cette noirceur. Comment? Peut-être en leur disant qu'en fait, ils traversent probablement la pire période de leur vie. Qu'après la tempête, les nuages se dispersent et le soleil brille, enfin.

Mais pour terminer, je peux dire que je n'ai aucune peine pour qui choisi de tirer la plogue. Je promets même de ressusciter quiconque de mon entourage voudrait agir de la sorte, pour ensuite leur tirer la plogue moi-même, après leur avoir dit ma façon de penser. J'ai la rage au coeur quand je pense à un parent qui porte un tel geste. Quel problème est si insurmontable qu'on croit devoir abandonner nos enfants?

Sur ce, je vais mettre la tête sur un oreiller sec ce soir, et vous dis peut-être à demain.

2 commentaires:

  1. Depuis hier soir, je repense à ton texte...

    Je suis contente pour toi que ta vie soit devenue celle qu'elle est!

    Et c'est pour ne pas abandonner mes enfants que même au plus bas, je suis allée chercher de l'aide. Mais, il était moins une...

    Je te souhaite encore plein de bonheur avec ceux que tu aimes.

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  2. La vie n'est pas une partie de plaisir, elle est parfois terriblement pénible.
    Je crois que tous ceux qui ont été comme tu dis, au plus bas, et ont remonté la pente, peu importe la motivation, sont la preuve qu'on a les épreuves qu'on est capable de surmonter.
    Le soleil fini toujours par ressortir, il faut juste arriver à rester assez longtemps pour le constater.
    Cela ne se fait pas sans énormes efforts, mais ça se fait!
    Je te souhaite de toujours garder cette force de relever la tête!

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